Variétoche 3


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Pour l’explication du pourquoi une telle recherche, nous vous renvoyons à Variétoche 1, dans la rubrique Divers.
* Christophe Miossec, en 1995, sur l’album Boire, nous propose Regarde un peu la France :
https://www.youtube.com/watch?v=jB7sY3FzsEk
Cracher sur les mafieux Pasqua et Jean-Paul-de-mes-deux… ça peut pas faire de tord !
* Fabienne Thibeault, en 1978, nous propose La complainte de la serveuse automate :
https://www.youtube.com/watch?v=CzkNDfmcG6g&ab_channel=LesarchivesdelaRTS
Nous compatissons avec la morosité de cette jeune fille laminée par le labeur quotidien, mais qui rêve d’un autre monde… « J’veux pas travailler/Juste pour travailler/Pour gagner ma vie… » Hé oui, perdre sa vie à la gagner.
Nous pensons à cette autre servante que Piaf chantait : « Moi j’essuie les verres au fond du café/J’ai bien trop à faire pour pouvoir rêver… »
* Yves Simon, en 1977, nous sort un discret crachat sur la police, avec Police parano blues :
https://www.youtube.com/watch?v=SUs-gWQyfDI&ab_channel=WalemMogwOneGP
Sur Yves Simon, voir Les promoteurs, dans la rubrique Analyses.
Sur (et contre) la police, voir Tout le monde déteste la police, dans la rubrique Divers.
* Charles Trenet (hé oui !), en 1937, nous sort une drôle de chanson, sur un air de ne pas y toucher, avec Je chante :
https://www.youtube.com/watch?v=oSxLWjrayto&ab_channel=fabriziolencioni
Trenet nous avait habitués à d’inconsistants refrains (« Y’a d’la joie… Boum !La merDouce France… »), mais là, chapeau ! Chacun évaluera à sa guise le message du Charles, mais nous avons du mal à ne pas prendre en compte que le gars en question a peut-être voulu arrêter l’enfer de sévices policiers… Chuuut, c’est tabou !
Voir, sur la question de la faim, de la détresse des sans-abris et des indigents en général, Sans abri, dans la rubrique Divers.
* Les Inconnus on connaît ! Leur humour vitriolé a souvent fait mouche. En 1991, ils commettent Rap-tout, superbe envoi contre les voleurs au pouvoir :
https://www.youtube.com/watch?v=fy5ewMwLvMc
* Richard Desjardins, avec Les Yankees, en 1988, nous invite à cracher sur l’impérialisme en général et US en particulier. Il faut savoir que les USA sèment la terreur depuis deux siècles, partout dans le monde. Cette chanson, qui évite l’anti-américanisme primaire, rappelle que quand on a dépassé la peur… on est puissant !
https://www.youtube.com/watch?v=Kv67u9l-3KQ
* Plume Latraverse, avec Les pauvres, en 1978, utilise l’ironie, ce qui est une prise de risque. En effet, dénoncer la pauvreté, via une description de ceux qui la subissent, les pauvres, pourrait etre taxé de démago. Il n’en est rien avec cette chanson, qui rappelle qu’il n’y a pas de richesse sans pauvreté, les deux faces de la même médaille capitaliste.
Voir A bas les gens qui bossent, de Didier Super, dans la rubrique Analyses, lequel DS a commis Y’en a marre des pauvres, en 2004, en écho au propos de Plume… qu’on s’écoute en se régalant de son accent québécois si plaisant :
https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?q=date+parution+les+pauvres+plume+latraverse&mid=44239148146B466364A444239148146B466364A4&FORM=VIRE
* Julos Beaucarne écrit et chante Les bourgeois, en 1967, une description saisissante du troupeau que nous devenons quand on obéit aux bourgeois, sans réagir. Répétons le slogan : tu obéis pour que ça cesse… et ça continue parce que tu obéis !
Notre asservissement au monde du travail nous embrigadera directos dans les armées et les guerres du monde entier…
Voir, de Julos Beaucarne, Les loups ont des têtes de mouton, dans la rubrique Analyses.
Texte et chanson sur ce site si souvent cité, antiwarsongs.org :
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=48448&lang=fr
* Serge Reggiani, dans Le temps qui reste, en 2002 nous offre un vers magnifique, en forme de testament : Mon pays c’est la vie !
https://www.youtube.com/watch?v=w2CUDLmxfmE&ab_channel=RUBISRED


Paroles

Regarde un peu la France

Je t’en prie fais moi confiance
Encore cinq secondes, encore une heure
Même si je merde en permanence
Ca ira peut-être mieux ailleurs
Car je serai en permanence
Ton angélique enfant de chœur
La coupe aux lèvres de préférence
Le poitrail nu, tire en plein cœur

Regarde-moi sans défiance
Sans coup de sonde, sans froideur
Oh ma belle innocence
Qui avance à coups de cutter
Même si c’est la crise en permanence
Et que nous sommes complètement chômeurs
On trouvera la solution je pense
Allez avance, n’aie pas peur

C’est au fond de tes yeux
C’est au fond de tes yeux

Regarde un peu la France
C’est magnifique non, toute cette torpeur
Tous ces anciens de l’adolescence
Immobiles devant Pasqua l’horreur

C’est au fond de tes yeux
C’est au fond de tes yeux

Que je foutrai le feu
Que je foutrai le feu
Et l’on aura si chaud tous les deux
Qu’on dira merde au bon Dieu
Et surtout à Jean Paul II
Et surtout à Jean Paul II

La complainte de la serveuse automate

J’ai pas d’mandé à v’nir au monde
J’voudrais seul’ment qu’on m’fiche la paix
J’ai pas envie d’faire comme tout l’monde
Mais faut bien que j’paye mon loyer…
J’travaille à l’Underground Café

J’suis rien qu’une serveuse automate
Ça m’laisse tout mon temps pour rêver
Même quand j’tiens plus d’bout sur mes pattes
J’suis toujours prête à m’envoler…
J’travaille à l’Underground Café

Un jour vous verrez
La serveuse automate
S’en aller
Cultiver ses tomates
Au soleil
Qu’est-ce que j’vais faire aujourd’hui?
Qu’est-ce que j’vais faire demain?
C’est c’que j’me dis tous les matins
Qu’est-ce que je vais faire de ma vie?
Moi j’ai envie de rien
J’ai juste envie d’êt’ bien

J’veux pas travailler
Juste pour travailler
Pour gagner ma vie
Comme on dit

J’voudrais seul’ment faire
Quelque chose que j’aime
J’sais pas c’que j’aime
C’est mon problème

De temps en temps j’gratte ma guitare
C’est tout c’que j’sais faire d’mes dix doigts
J’ai jamais rêvé d’être une star
J’ai seul’ment envie d’être moi
Ma vie ne me ressemble pas…
J’travaille à l’Underground Café

Y a longtemps qu’j’ai pas vu l’soleil
Dans mon univers souterrain
Pour moi tous les jours sont pareils
Pour moi la vie ça sert à rien
Je suis comme un néon éteint…
J’travaille à l’Underground Café

Un jour vous verrez
La serveuse automate
S’en aller
Cultiver ses tomates
Au soleil

Qu’est-ce que j’vais faire aujourd’hui?
Qu’est-ce que j’vais faire demain?
C’est c’que j’me dis tous les matins
Qu’est-ce que je vais faire de ma vie?
Moi j’ai envie de rien
J’ai juste envie d’êt’bien

Un jour vous verrez
La serveuse automate
S’en aller
Cultiver ses tomates
Au soleil

Police parano blues

Les policiers me font peur la nuit
Avec leurs lumières bleues, leurs képis
Quand ils font hurler leurs klaxons
Je me cache derrière les maisons.

Quand ils me demandent mes papiers
Mon premier réflexe est de m’sauver,
J’entends encore parler mon père
Des Ausweis de la guerre.

S’il y a une fête dans Paris
Y a autant d’badauds que d’képis.

Les policiers me font peur la nuit
Avec leurs lumières bleues, leurs képis
Quand ils font hurler leurs klaxons
Je me cache derrière les maisons.

Je chante

Je chante, je chante soir et matin
Je chante sur mon chemin
Je chante, je vais de ferme en château
Je chante pour du pain, je chante pour de l’eau
Je couche, la nuit sur l’herbe des bois
Les mouches ne me piquent pas
Je suis heureux, j’ai tout et j’ai rien
Je chante sur mon chemin

Les elfes, divinités de la nuit
Les elfes couchent dans mon lit
La lune se faufile à pas de loup
Dans le bois, pour danser, pour danser avec nous
Je sonne, chez la comtesse aujourd’hui
Personne elle est partie
Elle n’a laissé qu’un plat d’riz pour moi
Me dit un laquais chinois

Je chante, mais la faim qui me poursuit
Tourmente mon appétit
Je tombe soudain au creux d’un sentier
Je défaille en tombant et je meurs à moitié
« Et gendarme, qui passez sur le chemin »
« Gendarme je tends les mains »
« Pitié, j’ai faim, je voudrais manger »
« Je suis tout léger, léger »

Au poste, d’autres moustaches m’ont dit
Au poste « ah, mon ami, oui, oui, oui, oui
« C’est vous le chanteur, le vagabond?
« On va vous enfermer, oui, votre compte est bon »
Ficelle, tu m’as sauvé de la vie
Ficelle soit donc bénie
Car, grâce à toi, j’ai rendu l’esprit
Je m’suis pendu cette nuit et depuis

Je chante, je chante soir et matin
Je chante sur les chemins
Je hante les fermes et les châteaux
Un fantôme qui chante, on trouve ça rigolo
Et je couche, la nuit sur l’herbe des bois
Les mouches ne me piquent pas
Je suis heureux, ça va, j’ai plus faim
Et je chante sur mon chemin

Rap-tout

Salut mec, ça va, tu vas bien ?
On se présente, mais non tu nous connais
On est là pour te pomper
T’imposer sans répit et sans repos
Pour te sucer ton flouze
Ton oseille
Ton pognon
Ton pèze
Ton fric
Ton blé
Tes économies
Tes sous
Ton salaire
Tes bénefs
Tes bas de laine
Tout ce qui traîne

C’que tu as sué de ton front
On te le sucera jusqu’au fond

On est là partout
Même quand tu joues
Pauvre idiot, on est là partout
Le loto, c’est nous
Le bingo, c’est nous
Le tiercé, le quarté , le quinté
C’est encore nous
Le quinté plus, on te re-suce

Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Pas possible que t’en réchappes
Nous sommes les frères qui rappent tout

T’a pensé à payer ta
Taxe foncière
Taxe immobilière
Taxe professionnelle
Taxe sur le personnel
Taxe d’apprentissage
Taxe si t’es pas sage
Taxe sur tout ce qui bouge
Sur tes clopes et sur ton rouge
Sur tes cachets d’aspirine
Sur ta vodka et sur ton gin ah ! ah !

Majorations relevées
Vignettes et timbres fiscaux
Cartes grises et assurance auto
droit d’immatriculation, PV
Crache, crache
Essence, péage, héritage, partage, mariage, concubinage
On est là à tous les étages

Nous sommes URSAFF, CANCRAS et CARBALAS
Qui que tu sois, quoi que tu fasses
Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Pas possible que t’en réchappes
Nous sommes les frères qui rappent tout.

Je t’offre un pot !
Et oui un pot
Impôts fiscaux
Impôts locaux
Impôts directs
Et impôt indirects
Impôts fonciers
Impôts rentiers
Impôts sur les grandes fortunes
Impôts même si t’as pas de tunes
Impôts sécheresse
Impôts richesse
Impôts nouveaux
Impôts rétros
Impôts recto
Impôts verso
Impôts sur le revenu
Impôts sur les revenants

Nous sommes URSAFF, CANCRAS et CARBALAS
Qui que tu sois, quoi que tu fasses
Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Pas possible que t’en réchappes
Nous sommes les frères qui rappent tout.

Et ta déclaration ?
Tu sais ce que ça veut dire IFA
Impôts forfaitaire annuel
C’est moi qui l’ai inventé

Cotisation complémentaire de 0,1%
Contribution sociale de solidarité
Attends, attends, attends, attends c’est pas fini
Majorations, relevés
Charges sociales et plus-values
Cotisation pré-retraite
Cotisation post-retraite
T’as pensé à payer la
Taxe foncière
Taxe immobilière
Taxe professionnelle
Taxe sur le personnel

On est là pour te pomper
T’imposer sans répit et sans repos
Pour te sucer tout ton flouze
Ton oseille
Ton pognon
Ton pèze
Ton fric
Ton blé
Tes ronds
Tes actions
Tes sicav
Ton liquide
Tes pourliches
Ton salaire
Tes bénefs
Tes magots
Tes lingots
Tes napos
Tes bas de laine
Tout ce qui traîne
Ce que t’as sué de ton front
On t’le sucera jusqu’au fond

Nous sommes URSSAF, CANCRAS et CARBALAS
Qui que tu sois, quoi que tu fasses
Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Pas possible que t’en réchappes
Nous sommes les frères qui rappent tout.

Salut ! TVA bien ?

Nous sommes URSSAF, CANCRAS et CARBALAS
Qui que tu sois, quoi que tu fasses
Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Pas possible que t’en réchappes
Nous sommes les frères qui rappent tout.

Nous comprenons votre douleur
C’est une triste disparition
Mais dans votre malheur
N’oubliez pas de régler vos droits de succession
Ahahahahahaha…

Les Yankees

La nuit dormait dans son berceau,
Les chèvres buvaient au rio,
Nous allions au hasard
Et nous vivions encore plus forts
Malgré le fret et les barbares.

Nous savions qu’un jour ils viendraient
À grands coups d’axes, à coup de taxes
Nous traverser le corps de bord en bord,
Nous les derniers humains de la terre.

Le vieux Achille a dit:
À soir c’est un peu trop tranquille.
Amis, laissez-moi faire le guet.
Allez! Dormez en paix!

Ce n’est pas le bruit du tonnerre
Ni la rumeur de la rivière
Mais le galop
De milliers de chevaux en course
Dans l’œil du guetteur.

Et tout ce monde sous la toile
Qui dort dans la profondeur:
Réveillez-vous!
V’là les Yankees, v’là les Yankees,
Easy come, Wisigoths,
V’là les Gringos!

Ils débarquèrent dans la clairière
Et disposèrent leurs jouets de fer.
L’un d’entr’eux loadé de guns
S’avance et pogne
Le mégaphone.

Nous venons de la part du Big Control,
Son laser vibre dans le pôle,
Nous avons tout tout tout conquis
Jusqu’à la glace des galaxies.

Le président m’a commandé
De pacifier le monde entier.
Nous venons en amis.

Maint’nant assez de discussion
Et signez-moi la reddition
Car bien avant la nuit
Nous regagnerons la Virginie!

V’là les Yankees, v’là les Yankees
Easy come, Wisigoths
V’là les Gringos!

Alors je compte jusqu’à trois
Et toutes vos filles pour nos soldats.
Le grain, le chien et l’uranium,
L’opium et le chant de l’ancien,
Tout désormais nous appartient,
Et pour que tous aient bien compris
Je compterai deux fois
Et pour les news d’la NBC:
Tell me my friend
Qui est le chef ici?
Et qu’il se lève!
Et le soleil se leva.

Hey Gringo! Escucha me, Gringo!
Nous avons traversé des continents,
Des océans sans fin
Sur des radeaux tressés de rêves
Et nous voici devant vivants,
Fils de soleil, éblouissants
La vie dans le reflet d’un glaive.

America! America!
Ton dragon fou s’ennuie,
Amène-le que je l’achève.
Caligula, ses légionnaires,
Ton président, ses millionnaires,
Sont pendus au bout de nos lèvres.

Gringo! t’auras rien de nous.
De ma mémoire de titan,
Mémoire de ‘tit enfant:
Ça fait longtemps que je t’attends.
Gringo! Viens-t’en!
Viens-t’en!

Allez, Gringo, que Dieu te blesse !

La nuit dormait dans son berceau,
Les chèvres buvaient au rio,
Nous allions au hasard
Et nous vivions encore plus forts
Malgré le fret et les barbares.

Les pauvres

Les pauvres ont pas d’argent, les pauvres sont malades tout l’temps
Les pauvres savent pas s’organiser, sont toujours cassés
Les pauvres vont pas voir de shows, les pauvres sont ben qu’trop nonos
En plus les pauvres y ont pas d’argent à mettre là-d’dans

Les pauvres sont su’l’Bien-être, les pauvres r’gardent par la f’nêtre
Les pauvres y ont pas d’eau chaude, checkent les pompiers qui rôdent
Les pauvres savent pas quoi faire pour s’sortir d’la misère
Y voudraient ben qu’un jour, qu’un jour enfin ce soit leur tour

Les pauvres ont du vieux linge sale, les pauvres, ça s’habille ben mal
Les pauvres se font toujours avoir, sont donc pas d’affaires!
Les pauvres s’achètent jamais rien, les pauvres ont toujours un chien
Les pauvres se font prendre à voler, y s’font arrêter

Les pauvres c’est d’la vermine, du trouble pis d’la famine
Les pauvres ça couche dehors, les pauvres ça l’a pas d’char
Ça boé de la robine, pis ça r’garde les vitrines
Pis quand ça va trop mal, ça s’tape sa photo dans l’journal…

Les pauvres ça mendie tout l’temps, les pauvres c’est ben achalant
Si leur vie est si malaisée, qui fassent pas d’bébé!
Les pauvres ont des grosses familles, les pauvres s’promènent en béquilles
Y sont tous pauvres de père en fils, c’t’une manière de vice…

Les pauvres sortent dans la rue, c’est pour tomber su’l cul
Y r’çoivent des briques s’a tête, pour eux le temps s’arrête
Les pauvres ça mange le pain qu’les autres jettent dans l’chemin
Les pauvres c’comme les oiseaux, c’est fait pour vivre d’ins pays chauds

Icitte, l’hiver, les pauvres gèlent
Sont maigres comme des manches de pelles
Leur maison est pas isolée, pis l’gaz est coupé
Les pauvres prennent jamais d’vacances
Les pauvres y ont pas ben d’la chance

Les pauvres y restent toujours chez eux, c’est pas des sorteux
Les pauvres aiment la chicane, y vivent dans des cabanes
Les pauvres vont pas à l’école, les pauvres c’pas des grosses bolles
Ça mange des s’melles de bottes a’ec du beurre de pinottes
Y sentent la pauvreté, c’en est une vraie calamité

Les pauvres…

Mais y ont tous la t.v. couleur

Le temps qui reste

Combien de temps
Combien de temps encore
Des années, des jours, des heures, combien

Quand j’y pense, mon coeur bat si fort
Mon pays c’est la vie
Combien de temps encore
Combien
Je l’aime tant, le temps qui reste
Je veux rire, courir, pleurer, parler
Et voir, et croire, et boire, danser
Crier, manger, nager, bondir, désobéir
J’ai pas fini, j’ai pas fini
Voler, chanter, parti, repartir
Souffrir, aimer
Je l’aime tant le temps qui reste

Je ne sais plus où je suis né, ni quand
Je sais qu’il n’y a pas longtemps
Et que mon pays c’est la vie
Je sais aussi que mon père disait
Le temps c’est comme ton pain
Gardes-en pour demain

J’ai encore du pain
Encore du temps, mais combien
Je veux jouer encore
Je veux rire des montagnes de rires
Je veux pleurer des torrents de larmes
Je veux boire des bateaux entiers de vin
De Bordeaux et d’Italie
Et danser, crier, voler, nager dans tous les océans
J’ai pas fini, j’ai pas fini
Je veux chanter
Je veux parler jusqu’à la fin de ma voix
Je l’aime tant le temps qui reste

Combien de temps
Combien de temps encore
Des années, des jours, des heures, combien?

Je veux des histoires, des voyages
J’ai tant de gens à voir, tant d’images
Des enfants, des femmes, des grands hommes
Des petits hommes, des marrants, des tristes
Des très intelligents et des cons
C’est drôle, les cons ça repose
C’est comme le feuillage au milieu des roses

Combien de temps
Combien de temps encore
Des années, des jours, des heures, combien

Je m’en fous, mon amour
Quand l’orchestre s’arrêtera, je danserai encore
Quand les avions ne voleront plus, je volerai tout seul
Quand le temps s’arrêtera
Je t’aimerai encore
Je ne sais pas où, je ne sais pas comment
Mais je t’aimerai encore
D’accord ?

 


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