Speak white


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Michèle Lalonde écrit et clame ce poème en 1968. Ecoutons tout de suite ce palpitant plaidoyer de résistance à l’ordre, dans une version de 1970, avec le texte apparent :

Les puristes apprécieront la version originale de 1968 :

https://www.youtube.com/watch?v=w-b4kErT6eA&ab_channel=Manix12321

Il ne sera pas inutile d’aller glaner des infos complémentaires sur Wikipedia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Speak_White

Arrêtons-nous un instant sur cette information :

« Au début des années 1960, les conditions des ouvriers québécois s’apparentaient à celles des Noirs américains. Onze années d’école pour les hommes noirs contre dix pour les Canadiens français, le salaire moyen des premiers représentant 54 % de celui des Blancs et celui des seconds à peine 52 % de celui des hommes anglophones (…) »

Cette citation est très intéressant qui met en avant l’identité d’exploitation des prolétaires du monde entier… en fait, on pourrait affiner en disant : hétérogénéité des conditions d’exploitation, mais le fond reste le même, l’esclavage salarié. Et tous ces exploités ont une identité de but, la révolution !

En période de paix sociale, les diviseurs « racisés » ne font qu’accentuer la faiblesse de notre classe sociale, porteuse d’un avenir de libération universelle, en tentant de s’approprier un mouvement qui, dans son essence, est universel. Loin de nous l’idée de diminuer la souffrance des prolétaires noirs (pour prendre cet exemple) dans les colonies. Pas question non plus de jouer à la devinette « Qui est le plus exploité ?» Ce que nous voulons mettre en avant c’est la solidarité entre tous les exploités qui s’est retrouvée dans de multiples luttes de notre classe humiliée. Aux Etats-Unis, par exemple, les esclaves noirs, amenés d’Afrique, se sont soulevés maintes fois, avec les pauvres blancs, amenés d’Europe, et les amérindiens natifs. C’est ce genre d’histoire qu’il serait intéressant d’apprendre à l’école !

Lire à ce propos L’hydre aux mille têtes, de Marcus Rediker et Peter Linebaugh (2008).

Nous avons abordé le thème d’une classe universelle, mais divisée, entre autres dans Lettre à la République, dans la rubrique Analyses.

Dans cette même rubrique nous avons abordé la question canadienne-québécoise, avec Je suis fils, qui, elle aussi, donne une dimension bien plus large que locale à notre exploitation… et la lutte contre celle-ci !

Mais Speak white… quel poème, quelle magnifique puissance de vie, de condamnation de notre ennemi de classe qui, dans n’importe quelle langue, sous toutes les latitudes, nous donne des ordres pour aller au charbon, avant d’aller au canon !

Long live to revolution !


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