Sieben Tage lang


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Le groupe néerlandais folk-rock Bots a beaucoup tourné aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne, dans les années ’70. En 1976, il enregistre Sieben Tage lang (Six jours durant), une reprise d’une chanson à boire bretonne de 1929, Son ar Chistr (La chanson du cidre), popularisée par Alan Stivell.
De la chanson initiale a été tirée beaucoup de versions différentes, avec des textes qui n’ont plus rien à voir avec l’original. C’est le cas de Bots qui la transforme en quelque chose de plus offensif socialement, dont l’axe tourne autour de l’idée de communauté contre l’individualisme. Nous sommes encore dans des années politiquement vivantes, l’après-68, et les luttes sociales sont nombreuses, la contestation présente à tous les niveaux de la société.
Bots est typique de son époque et ses textes provocateurs, vindicatifs, mobilisateurs… à l’instar d’une chanson comme Aufstehen (Soulèvement), sont dans l’air du temps. Tout de suite Sieben Tage lang est adoptée par la rue et reprise, par exemple, lors des manifs en Allemagne et en Hollande : « Il y en aura assez pour tout le monde/Nous buvons ensemble/Marre de la pénurie/Nous buvons ensemble, pas tout seul. »
Et puis la chanson continue et affirme qu’il faudra se battre pour une vie sans contrainte, que ce ne sera pas facile, mais que nous ne sommes pas tout seul, nous sommes ensemble : « Ensemble, nous n’avons pas peur d’être seuls/Nous avançons ensemble, pas tout seul. »
Ce leitmotiv pas tout seul, ensemble rythme la chanson, lui donne un caractère incroyablement attirant, une ouverture à un monde meilleur, humain.
La mélodie est entraînante, dansante, et donne envie de prendre voisins et voisines par la main ou la taille et de danser toute la nuit.
Sieben Tage lang a un étrange goût de passé sublimé, de communauté perdue, mais qui a existé et qu’il faut retrouver. Un goût de communisme primitif.
Pensons aux paysans révoltés du XVIème siècle et leur devise : Omnia sunt communia, tout appartient à tous ! Voir Omnia sunt communia dans la rubrique Divers.
Pensons aux millénaristes, aux hérétiques, à Campanella et sa Cité du Soleil, à Giordano Bruno, excommunié par toutes les religions de l’époque, à Don Quichotte de la Manche ! Oui, celui-là même qui disait :
« Heureux âge!, siècle fortuné que les Anciens ont nommé l’âge d’or : et non point parce que l’or, tant estimé dans notre siècle de fer, s’y trouvait sans aucune fatigue, mais parce que ceux qui vivaient alors ignoraient ces deux mots: le tien et le mien. Dans cet âge sacré, toutes choses étaient communes. »
Pensons à tous ceux qui se sont battus pour un monde meilleur et qui, dans leur lutte, ont mis en avant cette communauté à venir, à forger.
Ensemble, pas tout seul.
Toutes les luttes sociales sont toujours collectives, même au fin fond d’une prison, car c’est la communauté elle-même qui s’exprime par ses précurseurs. Les combattants, vêtus de gilets jaunes, comme en France, ou tout de noir, comme à Hong-Kong, font avancer l’humanité vers sa libération. Ils sont « ensemble » et portent cette organicité. Ils la vivent et montrent ainsi la voie aux autres, plus prudents, plus timorés…
La barricade ferme le chemin mais ouvre la voie ! Merci camarades de mai 68.


Paroles

Was wollen wir trinken sieben Tage lang
Was wollen wir trinken so ein Durst
Was wollen wir trinken sieben Tage lang
Was wollen wir trinken so ein Durst

Es wird genug für alle sein
Wir trinken zusammen
Roh was das rein
Wir trinken zusammen nicht allein

Dann wollen wir schaffen sieben Tage lang
Dann wollen wir schaffen komm was an
Dann wollen wir schaffen sieben Tage lang
Dann wollen wir schaffen komm was an

Und das wird keine Flakerei
Wir schaffen zusammen sieben Tage lang
Wir schaffen zusammen nicht allein

Jetzt müssen wir schreiten
Keine weiss wie lang
Ja für ein Leben ohne Zwang

Dann kriegt der Fürst uns nicht mehr klein
Wir haben zusammen keine Angst allein
Wir gehen zusammen nicht allein


Ce que nous voulons boire pendant sept jours
Ce que nous voulons boire, nous avons si soif
Il y en aura assez pour tout le monde
Nous buvons ensemble
Marre de la pénurie
Nous buvons ensemble, pas tout seul

Ensuite, ce que nous faisons pendant sept jours
Faisons-le

Et ce ne sera pas de la petite bière
Nous faisons équipe pendant sept jours
Nous œuvrons ensemble, pas tout seul

Maintenant nous devons nous battre
Personne ne sait combien de temps
Pour une vie sans contrainte
Alors le Prince ne nous rapetissera plus
Ensemble, nous n’avons pas peur d’être seuls
Nous avançons ensemble, pas tout seul


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