Quand un soldat


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Cette chanson, écrite par Francis Lemarque en 1952, est un fleuron du répertoire pacifiste, qui est une expression d’un tenace courant anticapitaliste. La mélodie est jolie, le texte est délicat, qui met en opposition l’amour et la guerre. Car, fondamentalement, c’est ça la seule alternative, l’amour ou la guerre, qu’elle soit quotidienne, le struggle for life, ou ponctuelle, le carnage généralisé.

Ecoutons la version qu’en donne Chanson plus Bifluorée, en 1991 :

Les paroles jugées défaitistes et antimilitaristes, l’Etat français censurera cette chanson dès 1953. L’année suivante, ce même Etat vigilant censurera Le Déserteur de Boris Vian.

Francis Lemarque est surtout connu pour des chansons que d’autres ont chantées, surtout Yves Montand, A Paris (1949), Marjolaine (1957) et sa version française du Temps du muguet (1959), qui connaîtra un immense succès.

Quand un soldat sort en pleine guerre d’Indochine et rares sont les réactions des Français contre cette guerre. Voir Indochine-Vietnam : Bring the war home !, dans la rubrique Divers.

Francis Lemarque est un compagnon de route du PCF… qui, comme son copain le PS, a toujours soutenu officiellement l’impérialisme français et s’est déclaré contre l’indépendance de l’Indochine et de l’Algérie ! Quelques personnes, formellement membres du PC, ont de façon personnelle, courageusement lutté contre cet impérialisme, tel Henri Martin, par exemple.

Rares sont les chansons qui expriment, à cette époque, un rejet du racisme, de la guerre, de l’impérialisme. Cela donne de la valeur à Quand un soldat.


Paroles

Fleur au fusil tambour battant il va
Il a vingt ans un cœur d’amant qui bat
Un adjudant pour surveiller ses pas
Et son barda contre ses flancs qui bat
Quand un soldat s’en va-t-en guerre il a
Dans sa musette son bâton de maréchal
Quand un soldat revient de guerre il a
Dans sa musette un peu de linge sale

Partir pour mourir un peu
A la guerre à la guerre
C’est un drôle de petit jeu
Qui ne va guère aux amoureux
Pourtant c’est presque toujours
Quand revient l’été
Qu’il faut s’en aller
Le ciel regarde partir
Ceux qui vont mourir
Au pas cadencé

Des hommes il en faut toujours
Car la guerre car la guerre
Se fout des serments d’amour
Elle n’aime que le son du tambour

Quand un soldat s’en va-t-en guerre il a
Des tas de chansons et des fleurs sous ses pas
Quand un soldat revient de guerre il a
Simplement eu de la veine et puis voilà…

 


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