Maurice Chevalier n’a jamais chanté que des niaiseries sucrées, pour endormir le peuple : Ma pomme, Dans la vie faut pas s’en faire (ben voyons !), Y’a d’la joie (ha bon ?), etc.
En 1935, il se dépasse et interprète une saloperie que Vincent Scotto a commise, Prosper, yop la boum ! Allez, courage, on en parle après :
Cà vaut son pesant de cacahouètes, non ?! En fait cette dégueulasserie glorifie les maquereaux, qui frappent leurs ouvrières, les punissent, les humilient, les volent, les violent, etc. Des capitalistes décomplexés, quoi !
Le « pain de fesses », qui nourrit les proxénètes de partout, et dont ils s’enorgueillissent, est une activité juteuse. Mais il faut dresser tout d’abord les filles de pauvres qui, pour beaucoup, n’ont pas d’autres choix que de se prostituer pour survivre… et donc on les force à faire le tapin, dans les villes de garnison, pour que les jeunes puceaux enrégimentés viennent s’instruire. Et les filles de se farcir des kilomètres de bites !
C’est comme ça que le capitalisme avilit la population.
Et Maurice Chevalier de s’en délecter ! Dégoûtant !
Voir, sur le même thème, La fille du Bédouin, dans la rubrique Pamphlets.
En contre-point, réécoutons Brassens et sa sympathique Complainte des filles de joie (le texte est à lire en-dessous la vidéo) :
Voir Georges Brassens, dans la rubrique Divers.
Notre position sur la prostitution est la suivante : pour survivre, nous sommes tous obligés de nous prostituer au capital et ses représentants, mais nous reconnaissons aux prostituées un degré plus haut dans l’humiliation et le viol de leur intimité, sur l’échelle de notre misère à tous.
Crèvent tous les proxénètes de la terre… et leurs thuriféraires à la Scotto et Chevalier
Paroles
Prosper, yop la boum !
Quand on voit passer le grand Prosper
Sur la place Pigalle
Avec son beau petit chapeau vert et sa martingale,
A son air malabar et sa démarche en canard
Faut pas être bachelier pour deviner son métier
Prosper yop la boum
C’est le chéri de ces dames
Prosper yop la boum
C’est le roi du macadam
Comme il a toujours la flemme
Y n’fait jamais rien lui-même
Il a son « Harem »
Qui de Clichy à Barbés
Le jour et la nuit sans cesse
Fait son petit business
Et le soir, tous les soirs
Dans un coin d’ombre propice
Faut le voir, faut bien l’voir
Encaisser les bénéfices
Il ramasse les billets
Et leur laisse la monnaie
Ah quel sacrifice
En somme c’est leur manager
Et yop la boum, Prosper !
Avec sa belle gueule d’affranchi
Là-haut sur la butte
Ah ! toutes les gonzesses sont folles de lui
Et se le disputent
Y en a qui s’flanquent des gnons
Mais oui ! et se crêpent le chignon
Pendant c’temps voyez-vous
Tranquillement il compte les coups
Prosper yop la boum
C’est le chéri de ces dames
Prosper yop la boum
C’est le roi du macadam
Quand une femme se fait coincer
Par les roussins du quartier
Il la laisse tomber
Et il s’en va carrément
Vers son réassortiment
Dans l’arrondissement
Et quand sur le champ
Elles ne sont pas à la page
Voulant faire comment
Faire leur apprentissage
Dans une ville de garnison
Il les envoie en saison
Faire un petit stage
Il a de la classe et du flair
Et yop la boum, Prosper
Et yop la boum…
Yop la boum…