Lobotomie


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En 1981, Mama Béa Tekielski sort l’album  Aux alentours d’après minuit, avec le titre Lobotomie, qui vaut son pesant de maquillage dégoulinant !
Nous aimons tout dans cette chanson.
Quelle dénonciation du capitalisme dans son essence anti-humaine qui fabrique des consommateurs, des robots, des sous-humains façonnés par la pub incessante, indécente et les marchands d’illusion. Qui nous prennent notre vie, oui, Mama Béa, merci !
Et puis, à l’instar de notre extérieur, il faut changer notre intérieur aussi et tous les menteurs new age de se frotter les mains avec ce qu’ils nous vendent !
Plus ça va, plus la vraie vie recule et est oubliée par l’immense majorité des gens, des prolos, des moutons, des suivistes, des apeurés, télévissés à leurs servitudes et bêlant avec leurs maîtres. Crions, avec Mama Béa : « BEURK ! »

Même sensibilité chez Alain Souchon et sa Foule sentimentale (1993) qui fera résonner le propos de Lobotomie « On nous inflige des désirs qui nous affligent. »
La Souche dont nous avons mentionné Poulailler’s song, dans la rubrique Analyses.
Allez, poussons le volume, camarades, et chantons avec la vivante Mama Béa :
https://www.youtube.com/watch?v=QXsK5orCFxE


Paroles

Lobotomie

Une fille fleur dans son décor
Qui ressemble à l’île au trésor
Des seins que même le père Noël
Il en n’a jamais vu d’ pareils
De longues, longues jambes lisses
Très pratiques pour le tennis
Des cheveux senteur pomme verte
La bouche pulpeuse entrouverte
Des yeux que même les Amerloques
Ils en n’ont jamais eu en stock
Et quand je ferme le magazine
J’ vois mon Rimmel qui se débine
On me prend ma vie, on m’ prend ma vie
Lobo… lobo… lobotomie

Haleine fraîcheur mentholée
Muscles bronzés, décontractés
Démarche souple, américaine
Du héros tout seul dans la plaine
Un regard de fauve tranquille
Qui déambule dans la ville
De longues mains très élégantes
Et douces et fortes et rassurantes
Tenue parfaite et grande classe
Dans la boue comme dans les palaces
Et quand tu fermes le magazine
T’as le moral qui se débine
On te prend ta vie, on t’ prend ta vie
Lobo… lobo… lobotomie

Je trouve plus mon déodorant
Ça sent pas bon dans mon T-shirt
J’aime plus mes pieds, j’aime plus mes dents
Je me regarde et je fais « Beurk »
Tu trouves plus ton après-rasage
Ça sent pas bon dans ton T-shirt
T’aimes plus ton front qui crie ton âge
Tu te regardes et puis tu fais « Beurk »
On t’ vend des rêves en plaqué or
Qui feront bien dans le décor
T’aimes plus tes yeux, t’aimes plus ton corps
On nous fabrique une belle mort
On me prend ma vie, on m’ prend ma vie
Lobo… lobo… lobotomie
On me prend ma vie, on m’ prend ma vie
Lobo… lobo… lobotomie
On te prend ta vie, on t’ prend ta vie
Lobo… lobo… lobotomie

Ç’aurait pu être une belle chanson
J’avais plein de bonnes intentions
J’étais lucide et tout à coup
Dans ma tête y a comme un grand trou
Puis j’ veux des trucs que j’ voulais pas
Puis j’ veux tous les trucs que j’ai pas
Puis j’ veux changer mon intérieur
Et puis aussi mon extérieur
Puis j’ veux des trucs que j’ voulais pas
Oh, j’ veux tous les trucs que j’ai pas
Et j’ veux changer mon intérieur
Et puis aussi mon extérieur

J’ veux une poitrine comme Lison
Des bottes qui soutiennent les tendons
Ou des pompes en cuir qui respirent
Et toute la nuit à la télé
Des films quand j’ peux pas dormir
J’ veux du soleil en février
J’ veux un safari au Kenya
Puis j’ veux plus de poils sous les bras
J’ veux la crème de jour qui brille pas
Et puis le Rimmel qui se barre pas
Et j’ veux l’appareil à bas prix
Qui refait l’ nez pendant la nuit
J’ veux aussi l’ tampon périodique
Au parfum de fleurs exotiques
Des trucs qu’y faut mettre dans son bain
Pour paraître dix ans de moins
Et puis je veux plus faire de la gym
J’ veux maigrir sans faire de régime
Et puis ce truc pendant qu’ je dors
Qui m’apprendra tout sans effort
Et j’ veux les socquettes inusables
Et un linceul indémodable
Et j’ veux les socquettes inusables
Et un linceul indémodable
Et une autre vie, une autre vie
Lobo… lobo… lobotomie
J’ai mal à ma vie, mal à ma vie
Lobo… lobo… lobotomie
J’ trouve plus ma vie, j’ trouve plus ma vie
Lobo… lobo… lobotomie
J’ai mal à ma vie, mal à ma vie
Lobo… lobo… lobotomie
Qui maquille ma vie, maquille ma vie
Lobo… lobo… lobotomie


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