Des bibliothèques entières ont été écrites sur la dite révolution française. Petit rappel : il y a eu un véritable mouvement révolutionnaire de la part des déshérités… confisqué par leur ennemi historique, la bourgeoisie, qui a assis définitivement un pouvoir qu’elle détenait de fait depuis longtemps. Le mythe de la République commençait.
On a beaucoup chanté durant cette période. Voir La Carmagnole, dans la rubrique Analyses.
Les voyages du bonnet rouge a été écrite par Jean-Baptiste Sallé, en 1792, avant qu’il se fasse zigouiller à son tour, l’année d’après ! Son originalité réside dans son internationalisme, la dimension universelle de la révolution.
Francesca Solleville, en 1989, lui donne un éclat brillant :
Pourtant, le mouvement de lutte écrasé, c’est la contre-révolution que l’armée républicaine va imposer, partout en France. On connait mieux l’exemple de la Vendée, parce que les habitants de cette région se sont rebellés contre l’ordre nouveau. L’historiographie bourgeoise préfère parler de paysans attardés, catholiques, royalistes, ne comprenant rien au nouveau costume bleu-blanc-rouge de l’esclavage. Il a bien fallu les massacrer pour leur apprendre à vivre !
Même au siècle suivant cette réputation « révolutionnaire » continuait de coller à la peau des armées napoléoniennes ! Ainsi, lors de la campagne de Russie, les armées françaises étaient accueillies en libératrices de l’odieux tsarisme. Napoléon a eu vite fait de les doucher froid.
Tous les mouvements de lutte ont eu leur symbole. Le bonnet rouge rappellerait celui porté par les esclaves libérés, dans l’antiquité. On retrouve les bonnets rouges, lors des soulèvements, en Bretagne, en 1675. Le rouge, qui rappelle le sang des révoltés, colorie le drapeau de la révolution depuis des siècles. Voir Bandiera rossa, dans la rubrique Divers.
Sur l’album Marc Ogeret chante la Révolution, celui-ci, en 1988, loue Le bonnet de la liberté :
La lecture de ces quelques livres pourra s’avérer intéressante:
- Daniel Guérin, Bourgeois et Bras nus, Gallimard, 1973.
- Maurice Dommanget, Des Enragés… aux Egaux, Spartacus, 1972.
- Maurice Dommanget, Jacques Roux, le curé rouge, Spartacus, 1948.
Paroles
Le bonnet de la liberté
Brille et voyage avec fierté
En dépit des despotes. (bis)
Sa course embrasse l’univers
Partout il va briser les fers
Des braves sans-culottes. (bis)
Déjà ce signe rédempteur
Imprime une juste terreur
Sur le front des despotes. (bis)
Ils s’arment en vain contre lui !
Les sceptres tombent aujourd’hui
Devant les sans-culottes. (bis)
A Rome, à Londres, à Berlin,
A Vienne, à Madrid, à Turin,
On voit les fiers despotes, (bis)
Sur ce bonnet, en lettres d’or,
Lire tous l’arrêt de leur mort,
Au gré des sans-culottes. (bis)
L’esclave, enfant de Mahomet,
Libre en recevant ce bonnet
Va frapper ses despotes. (bis)
Déjà sous les yeux du sultan
Il bénit le nouveau turban
Des Français sans-culottes. (bis)
Enfin, de Paris au Japon
De l’Africain jusqu’au Lapon,
L’égalité se fonde. (bis)
Tyrans, le sort en est jeté :
Le bonnet de la liberté
Fera le tour du monde. (bis)