Albert Santoni écrit Les archers du roi, en 1960. Le répertoire de Santoni ne laissait pas prévoir une telle dénonciation des puissants, même resituée quelques siècles plus tôt. Mais bon, nous faisons nôtre cette chanson météorite, comme l’ont fait de nombreuses chorales militantes. Ce n’est pas la première fois qu’un chanteur laissera son cœur s’ouvrir quelque peu à la critique sociale et pondra une chanson qui dénote dans sa production habituelle.
Bref, la chanson, mise en musique par André Pontin, décrit les abus de pouvoir d’un certain roi… on parlerait d’un président à l’heure actuelle !, et tous ceux qui l’écoutent peuvent facilement transposer les exemples d’il y a quelques siècles à ceux contemporains.
Ceux qui détiennent le pouvoir en abusent, évidemment, de façon éhontée, décomplexée, scandaleuse, horrible.
Nous y mettrons fin… bientôt !
En attendant, réécoutons cette chanson :
En 1961, Simone Langlois chante un dernier couplet (rajouté par elle ou Albert Santini… on ne le sait pas).
Paroles
Ils ont commencé la saison
En fauchant les moissons
Avec les sabots de leurs coursiers
Ils sont venus à la maison
Ils ont pris les garçons
Sans demander permission
Je les ai vus courber l’échine
Sous les coups de fouet qui pleuvaient
Cordes d’acier bardées d’épines
Qui les mordaient et les saignaient
Non ne me demandez pas
De saluer les archers du roi (bis)
Et tout là-haut sur la colline
La potence est dressée
Pour pendre ceux qu’on a condamnés
On y accroche au matin
Le mendiant qui a faim
Le bandit de grands chemins
Celui qui dans sa colère
Voulut maudire le nom du roi
Parce qu’on lui avait pris sa terre
Son blé, sa réserve de bois
Non ne me demandez pas
De saluer les archers du roi (bis)
Derrière chez nous il y avait
une fille que j’aimais
et qui m’avait donné ses printemps
Mais un jour on l’a emmenée
pour aller assister
à la noce d’un archer
J’ai vu des tours tomber la pierre
j’ai entendu les gens hurler
son corps fut jeté sans prières
sur le bas-côté d’un fossé
Non ne me demandez pas
De saluer les archers du roi (bis)
Couplet rajouté en 1961 :
Dans mon village il y avait
Un garçon que j’aimais
A qui j’avais donné mes printemps
Mais ils sont venus le chercher
Et parce qu’il a résisté
Ils ont tué mon amant
J’ai vu des tours tomber mon Pierre
J’ai entendu les gens hurler
Son corps fut jeté sans prières
Jamais je ne pourrai l’oublier.
Non ne me demandez pas
De saluer les archers du roi (bis)