La paroisse de Prêchi-Prêcha


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Sur l’album A cordes déployées, sorti en 2020, Gilles Servat nous offre une pépite, La paroisse de Prêchi-Prêcha. La dénonciation des malfaisances de la curetaille est toujours à l’ordre du jour. Voir Beau comme une église qui brûle, dans la rubrique Divers. Voir aussi le film Magdalene Sisters, de Peter Mullan, paru en 2002. A lire enfin, cet article de Paris Match, de 2017, qui parle de ces couvents de l’horreur, en Irlande, dans lesquels des dizaines de milliers de jeunes femmes ont vécu l’enfer, comme décrit dans La paroisse de Prechi-Prêcha :
https://parismatch.be/actualites/societe/17826/pres-de-800-squelettes-de-bebes-retrouves-ancien-couvent-irlande
Bien peu de chanteurs ont parlé de ces horreurs. C’est tout à l’honneur de Sinéad  O’Connor d’être monté au créneau pour dénoncer publiquement ces malfaisances.
En 1971 déjà, Gilles Servat crachait sur l’église catholique, répressive et rétrograde, avec sa chanson L’institutrice de Quimperlé. Depuis lors, il ne cesse de pointer l’influence néfaste de cette institution qui prêche la soumission au capitalisme, partout où elle est présente.
Terminons avec un dessin de Plantu et son histoire, ici :
https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/dessin-du-pape-sodomisant-un-enfant-plantu-relaxe_3370471.html
A bas la calotte ! A bas l’Etat capitaliste ! Relevons-nous et crions notre haine de cette société pourrie et hypocrite !


Paroles

La paroisse de Prêchi-Prêcha :

Un dimanche que je me reposais
J’ai rêvé que je m’envolais
Sur les ailes d’un ange au frais minois
Jusqu’aux vertes rives de mon île
J’ai atterri sur la place de la ville
Où j’avais placé ma jeunesse
Près d’l’église où je servais la messe
Dans la paroisse de Prêchi-Prêcha

Sur la maison bleue dans la Grand-rue
La croix avait disparu
Aux terrasses des bistrotiers
Filles et gars en bras de chemise
S’bécotaient au lieu d’aller à l’église
Dans la nef y’avait pas un chat
Pas d’grenouilles non plus dans les bénitiers
De la paroisse de Prêchi-Prêcha

Alors je suis allé voir Clémence
Mon premier amour d’enfance
Les pleurs mouillant ses joues fanées
Ell’m’dit : on m’a violée dans un bal
Et pour me punir pendant quatorze années
Chez les sœurs on m’a enfermée
Le prêtre et ses ouailles n’voulaient pas d’scandale
Dans la paroisse de Prêchi-Prêcha

C’est la femme
Qui conduit l’homme au péché
C’est c’qu’on dit dans les évêchés

Y’a deux ans on a su qu’mon violeur
S’était fait violer lui aussi
Par le prêtre dans la sacristie
Cet amateur d’enfants de chœur
En avait déjà violé d’autres ailleurs
L’évêque l’avait changé d’autel
Et lui avait confié les fidèles
De la paroisse de Prêchi-Prêcha

Et l’enfant dont j’ai accouché
Les sœurs me l’ont arraché
Est-il vivant ?
Est-il enterré dans le couvent ?
Était-ce une fille ou un garçon ?
Même ça elles me l’ont caché…

J’me suis réveillé sur mon plumard
Dans mon bled américain
Dans la rue défilaient des braillards
Des gens qui brandissaient la bible
Des gens qui prenaient l’évolution pour cible
Alors j’ai compris qu’mon cauchemar
Ne finirait pas, bien qu’je sois très loin
De la paroisse de Prêchi-Prêcha


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