C’est en 2003 que Giorgio Gaber publie cette chanson, sur l’album Io non mi sento italiano (Je ne me sens pas Italien).
Ce titre correspond au contenu de la chanson qui tente de rentrer dans l’intimité de cette société du mensonge, du fake. Relisons le livre d’Anton Ciliga (1938), après ses cinq années de bagne en Russie, Au pays du mensonge déconcertant, qui dénonce l’incroyable supercherie soviétique, marxiste-léniniste, devenue nouvelle religion. Combien de prolétaires ont-ils été trompés par celle-ci ? Combien de luttes ont-elles été sabotées, de par le monde, au nom de l’un ou l’autre tortillement de la ligne officielle… On pense, entre beaucoup d’autres, aux accords Hitler-Staline ! Non, en Russie il n’y a jamais eu de socialisme, des révolutions, oui, mais détruites par la contre-révolution trotsko-lénino-stalinienne. Mais que cette contre-révolution se revendique et s’affuble de nos drapeaux, chansons, vocabulaire, symboles, etc., ça c’est probablement le plus grand coup de pub du capital, de tout ce XXème siècle.
Nous sommes au cœur de la chanson : tout est faux, le faux est érigé en vrai et a tout envahi. Gaber touche là un point central de la démocratie qui nous a rendus naïfs, ignorants mais arrogants.
Et les prolos de croire que les politiciens s’occupent réellement de leurs intérêts ! Et de voter, de voter, de voter, encore et encore !
Et le peuple d’avaler toutes les couleuvres étatiques, du Vatican, de l’OMS, de la Mecque, etc.
Et nos ados sont perdus, déboussolés, encore un pied dans l’enfance, que les adultes ne comprennent plus : « Alors nous sommes un peu inquiets/Pour nos enfants/Nous avons peur de leurs silences/ De nos erreurs. »
Dans le monde de l’argent, que d’aucuns refusent d’appeler capitalisme, tout est à l’envers, tout est faux. Dès qu’une info nous parvient de l’Etat (partout dans le monde), le premier réflexe devrait être : quelle magouille se cache derrière ? Comment vont-ils tenter de nouveau de nous la mettre à l’envers ?
Orwell n’arrête pas de se retourner dans sa tombe. Ses aphorismes restent d’actualité, plus que jamais : la guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force !
Voir Bande-son de 1984 et Big Brother, dans la rubrique Divers.
Et quand certains tentent de décrypter et dénoncer les mensonges de ce système, on les traite de conspirationnistes ou d’antisionistes ! La société du faux est bien faite.
Comme le dit la chanson, ils sont arrivés à nous faire aimer leurs mensonges : « Le faux est une illusion qui nous plaît. »
Mais la chanson va encore plus loin : « Le faux est mystérieux/et bien plus obscur/si on le mixe avec un peu de vérité. »
La peur entretenue, l’âpre quête du pain quotidien, le foot et les divertissements sont là pour nous faire taire. Mais la misère nous fait nous relever sans cesse, confus mais déters ! La révolution pousse au dépassement de cette société inhumaine. C’est inéluctable et comme le scandent régulièrement les Gilets jaunes : « Ne nous regardez pas/Rejoignez-nous ! »
Et si effectivement Il tutto è falso, il falso è tutto (Tout est faux, le faux est tout), alors il faut tout changer, pas à moitié, pas au trois-quarts, même pas au neuf-dixième !
Vivement la révolution !
Paroles
Questo mondo
corre come un aeroplano
e mi appare
più sfumato e più lontano.
Per fermarlo
tiro un sasso controvento
ma è già qui che mi rimbalza
pochi metri accanto.
Questo è un mondo
che ti logora di dentro
ma non vedo
come fare ad esser contro.
Non mi arrendo
ma per essere sincero
io non trovo proprio niente
che assomigli al vero.
Il tutto è falso
il falso è tutto…
E allora siamo un po’ preoccupati
per i nostri figli
ci spaventano i loro silenzi
i nostri sbagli.
L’importante è insegnare quei valori
che sembrano perduti
con il rischio di creare nuovi disperati.
Il tutto è falso
il falso è tutto.
Non a caso la nostra coscienza
ci sembra inadeguata
questo assalto di tecnologia
ci ha sconvolto la vita.
Forse un uomo che allena la mente
sarebbe già pronto
ma a guardarlo di dentro
è rimasto all’Ottocento.
Il tutto è falso
il falso è tutto.
Io, che non riesco più a giudicare
non so neanche che cosa dire
della mia solitudine.
Guardo
con il mio telecomando
e mi trovo in mezzo al mondo
e alla sua ambiguità.
C’è qualcuno che pensa
di affrontare qualsiasi male
con la forza innovatrice
di uno Stato liberale.
Che il mercato risolva da solo
tutte le miserie
e che le multinazionali siano necessarie.
Il tutto è falso
il falso è tutto.
Ma noi siamo talmente toccati
da chi sta soffrendo
ci fa orrore la fame, la guerra
le ingiustizie del mondo.
Com’è bello occuparsi dei dolori
di tanta, tanta gente
dal momento che in fondo
non ce ne frega niente.
Il tutto è falso
il falso è tutto.
Io, che non riesco più a ritrovare
qualche cosa per farmi uscire
dalla mia solitudine.
Cerco, di afferrare un po’ il presente
ma se tolgo ciò che è falso
non resta più niente.
Il tutto è falso
il falso è tutto.
quello che si sente
Quello che si dice
il falso è un’illusione che ci piace
il falso è quello che credono tutti
è il racconto mascherato dei fatti
il falso è misterioso
e assai più oscuro
se è mescolato
insieme a un po’ di vero
il falso è un trucco
un trucco stupendo
per non farci capire
questo nostro mondo
questo strano mondo
questo assurdo mondo
in cui tutto è falso
il falso è tutto, tutto, tutto…
Ce monde
fonctionne comme un avion
et m’apparaît
plus nébuleux et plus éloigné.
Pour l’arrêter
Je jette une pierre à contrevent
mais elle, déjà là, qui rebondit
à quelques mètres, juste à côté.
C’est un monde
qui vous épuise de l’intérieur
mais je ne vois pas
comment faire et être contre.
Je n’abandonne pas
mais pour être honnête
Je ne trouve rien.
qui ressemble à la vérité.
tout est faux
le faux est tout…
Alors nous sommes un peu inquiets
pour nos enfants
Nous avons peur de leurs silences.
nos erreurs.
L’important est d’enseigner ces valeurs
qui semblent perdues
au risque de créer de nouvelles personnes désespérées.
Le tout est faux
le faux est tout….
Ce n’est pas une coïncidence si notre conscience
nous semble inadéquate
cet assaut technologique
a bouleversé nos vies.
Peut-être un homme qui entraîne son esprit serait prêt
mais à l’observer de l’intérieur
elle est restée au XIXe siècle.
Le tout est faux
Le faux est tout…
Moi, qui ne réussis plus à juger
Je ne sais même pas quoi dire
de ma solitude.
Je regarde avec ma télécommande
et je me retrouve au milieu du monde
et de son ambiguïté.
Y a-t-il quelqu’un qui pense
pour faire face à tout le mal
innovant d’un État libéral.
Que le marché se résolve de lui-même
toutes les misères
et que les entreprises sont nécessaires.
Le tout est faux
Le faux est tout…
Mais nous sommes si touchés
par ceux qui souffrent
nous sommes horrifiés par la faim, la guerre
les injustices du monde.
Comme il est agréable de faire face à la douleur
de beaucoup, beaucoup de gens
car après tout on s’en fout.
Le tout est faux.
Le faux est tout…
Moi, qui n’arrive plus à trouver
quelque chose pour me faire sortir
de ma solitude.
J’essaie, pour saisir un peu du présent
mais si j’enlève ce qui est faux
il n’y a plus rien.
Le tout est faux.
Le faux est tout…
Ce que vous ressentez
ce qu’ils disent
le faux est une illusion qui nous plaît
le faux est ce que tout le monde croit
est le compte rendu déguisé des faits
le faux est mystérieux
et bien plus obscur
si on le mixe avec un peu de vérité
le faux est une ruse
un merveilleux tour
afin que nous ne comprenions pas
ce monde qui est le nôtre
ce monde étrange
ce monde absurde
où tout est faux
le faux est tout, tout, tout…