I dreamed I saw Joe Hill last night


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Alfred Hayes et Earl Robinson écrivent cette chanson en 1936, en souvenir du militant ouvrier Joe Hill et de son combat au sein du syndicat révolutionnaire IWW, Industrial Workers of the World, créé en 1905, aux Etats-Unis.

Une des particularités des IWW était de publier des chants de lutte, dans leur célèbre Little Red Songbook (Petit recueil de chansons rouge), aux nombreuses rééditions, qui ont accompagné les multiples luttes sociales aux Etats-Unis. Très connues, elles étaient chantées (et parfois créées) collectivement, ce qui soudait les grévistes et les encourageait.

Le livre très fouillé de Franklin Rosement Joe Hill. La création d’une contre-culture ouvrière et révolutionnaire aux États-Unis (2008) est incontournable pour ceux qui veulent en savoir plus sur la vie de ce révolutionnaire… qui fut accusé à tort d’un meurtre et fusillé, en novembre 1915.

Le chanteur Paul Robeson a popularisé cette chanson dès la fin des années ’30, la chantant des centaines de fois lors des nombreuses luttes, grèves, manifestations, occupations, etc. Beaucoup d’autres (Pete Seeger, Phil Ochs, Billy Bragg, etc.), reprirent le flambeau, mais c’est Joan Baez qui lui donnera la célébrité qui perdure jusqu’aujourd’hui, en la chantant à Woodstock, en 1969.

L’une des chansons les plus connues de Joe Hill, The preacher and the slave, brocarde les vendeurs de promesses d’une vie meilleure… au paradis : « Vous aurez de la tarte au ciel quand vous mourrez ! »

I dreamed I saw Joe Hill last night développe le thème de la permanence de la révolution, qui fait répéter à Joe Hill « Je ne suis pas mort », thème qu’on retrouve dans la chanson de Georges Moustaki, Sans la nommer. Après deux ans de taule, juste avant son assassinat, Joe Hill criait au monde : « Ne vous lamentez pas, organisez-vous ! »

Joe Hill a une vie de militant, de combattant. Il a participé à toutes les grandes luttes sociales de l’époque, du Canada au Mexique (avec Florès Magon)… partout, avec ses chansons, sa ferveur et sa simplicité il a défendu la nécessité de s’organiser. One big union !, tel était le cri de ralliement des IWW aux travailleurs du monde entier.

C’est bien la révolution qui nous fait bouger, réagir, refuser, qui nous fait nous associer pour être plus fort, pour renverser ce monde brutal et en imposer un autre, d’amour. Et c’est bien contre cette nécessité que les Etats, partout, créent les syndicats réformistes. Aux USA, l’AFL, ainsi que les staliniens, lutteront contre les IWW.

Non, Joe, tu n’es pas mort, tu renais à chaque pas en avant de la révolution. Tu es comme le camarade, à la fin du film Les raisins de la colère (John Ford, 1947), qui refuse de baisser les bras, encourage ses amis, sa famille, en leur disant : « Je serai partout dans le noir… Partout où il y aura une bagarre pour que les gens affamés puissent se réchauffer, je serai là. Où qu’il y ait un flic qui tabasse un type, j’y serai. Je serai dans la façon dont les gars crient quand ils sont en colère. Je ferai rire les enfants quand ils auront faim et qu’ils sauront que le dîner est prêt. »


Paroles

I dreamed I saw Joe Hill last night,
Alive as you and me.
Says I « But Joe, you’re ten years dead »
« I never died » said he,
« I never died » said he.

« The Copper Bosses killed you Joe,
They shot you Joe » says I.
« Takes more than guns to kill a man »
Says Joe « I didn’t die »
Says Joe « I didn’t die »

And standing there as big as life
And smiling with his eyes.
Says Joe « What they can never kill
Went on to organize,
Went on to organize »

From San Diego up to Maine,
In every mine and mill,
Where working-men defend their rights,
It’s there you find Joe Hill,
It’s there you find Joe Hill!

I dreamed I saw Joe Hill last night,
Alive as you and me.
Says I « But Joe, you’re ten years dead »
« I never died » said he,
« I never died » said he.


J’ai rêvé que je voyais Joe Hill la nuit dernière,
Vivant comme toi et moi.
Je dis : « Mais Joe, tu es mort depuis dix ans »
« Je ne suis jamais mort » a-t-il dit…

« Les Copper Boss t’ont tué Joe »,
Ils t’ont tiré dessus Joe », dis-je.
« Il faut plus que des armes pour tuer un homme »
Joe dit « Je ne suis pas mort »…

Et se tenir là, aussi grand que la vie
Et il sourit avec ses yeux.
Joe dit : « Ce qu’ils ne pourront jamais tuer
A continué à s’organiser… « .

De San Diego jusqu’au Maine,
Dans chaque mine et moulin,
Où les travailleurs défendent leurs droits,
C’est là que vous trouverez Joe Hill…

J’ai rêvé que je voyais Joe Hill la nuit dernière,
Vivant comme toi et moi.
Je dis : « Mais Joe, tu es mort depuis dix ans »
« Je ne suis jamais mort » a-t-il dit…


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