Dans la rubrique Analyses, nous avons déjà traité la chanson Le soldat de Marsala, dont l’histoire se passe, en Sicile, lors des campagnes guerrières de Garibaldi, autour des années 1860.
Tous les nationalismes sont toujours et partout contre les êtres humains. Leur fonds commun est de nous dresser les uns contre les autres. Le nationalisme (et son petit frère le régionalisme), reste un formidable piège pour notre libération, au même titre que les religions (dont la religion scientifique), la politique (toutes chapelles confondues), etc.
Bref, Garibaldi a participé à l’unification de l’Italie, par le feu et le fer, et notre commentaire au sujet du Soldat de Marsala, était que la misère est restée identique pour les pauvres, avant et après cette unification.
Cette période, en italien et en Italie, est connue sous l’appellation Risorgimento.
On ne peut passer sous silence le roman de Tomasi di Lampedusa, Il Gattopardo (le Guépard), en 1958, dont Luchino Visconti a tiré un film éponyme, en 1963, avec plein de stars… et qui se passe dans ces années de répression brutale de nos résistances…
Bref, à un moment donné un des bourgeois dit (en substance) : « Changeons une partie pour que tout reste en place ! »
Magnifique ! Machiavel sourit dans sa tombe, ses successeurs ont bien compris ses leçons de domination.
Le gattopardisme est cette idéologie foncièrement réformiste que tout bourgeois habile se doit de maîtriser !
Les capitalistes jouent toujours sur deux tableaux, la répression bête et brutale et le réformisme, les chars et les politiciens.
Cette chanson, Inno di Garibaldi (hymne de Garibaldi), créée en 1858, est donc une chanson de commande, étatique, pour tromper les populations, leur mentir et les embrigader dans une guerre de conquête !
Mais il existe plein de chansons qui dénoncent les massacres de cette guerre de colonisation, d’impérialisme, sous couvert de… libération et d’unification, témoin celle-ci :
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=fr&id=42688
Vous en trouverez d’autres sur le site antiwarsongs.org.
En attendant crachons sur cette chanson de mort, de souffrance et d’abrutissement :
https://www.youtube.com/watch?v=yuxSZioToMc
Paroles
Hymne de Garibaldi
Les tombeaux sont découverts, les morts ressuscitent.
Nos martyrs sont tous ressuscités !
Des épées dans les poings, des lauriers dans les cheveux,
la flamme et le nom de l’Italie dans le cœur.
Nous voilà ! Nous voilà ! Debout, jeunes rangs,
au vent avec toutes nos bannières !
Sur tous avec le fer, sur tous avec le feu,
sur tous avec le feu de l’Italie dans nos cœurs !
Sortez d’Italie, sortez maintenant !
Sors d’Italie, sors, ô étranger !
Le pays des fleurs, des sons et des chants,
redevient ce qu’il était, le pays des armes ;
avec cent chaînes ils nous ont lié les mains,
mais Legnano sait toujours brandir les fers.
Le bâton allemand ne dompte pas l’Italie,
les lignées de Rome ne grandissent pas sous le joug ;
L’Italie ne veut plus d’étrangers ni de tyrans :
les années de servitude ont déjà trop duré.
Sortez d’Italie, sortez maintenant !
Sors d’Italie, sors, ô étranger !
Les maisons de l’Italie sont faites pour nous
et là, sur le Danube, se trouve votre maison ;
vous ruinez nos champs ; tu voles le pain ;
nous voulons nos enfants pour nous-mêmes.
Les Alpes et les deux mers de l’Italie sont les frontières ;
avec le char de feu nous brisons les Apennins ;
chaque signe de l’ancienne frontière détruit,
nous hissons notre drapeau partout.
Sortez d’Italie, sortez maintenant !
Sors d’Italie, sors, ô étranger !
Que les langues se taisent, que les armes soient prêtes ;
c’est seulement vers l’ennemi que nous tournons nos visages,
et bientôt l’étranger ira au-delà des montagnes
si l’Italie n’est qu’une pensée.
Un triomphe de butin barbare ne suffit pas :
que les seuils de l’Italie soient fermés aux voleurs ;
le peuple d’Italie est un,
les cent villes sont une.
Sortez d’Italie, sortez maintenant !
Sors d’Italie, sors, ô étranger !
Si l’Alpe tente à nouveau de rejoindre les tribunes,
le cri d’alarme sera : « Garibaldi ».
Et l’arme au son qui vient de Caprera,
l’armée de mille qui a assailli l’Etna.
Et derrière l’avant-garde rouge des braves hommes
se déplacent les tentes et les navires d’Italie :
déjà rapidement, sur les traces du fidèle guerrier,
Victor éperonne son ardent destrier.
Sortez d’Italie, sortez maintenant !
Sors d’Italie, sors, ô étranger !
L’orgueil des méchants est tombé pour toujours ;
Pour dire : « Vive l’Italie ! » le roi se rend au Capitole ;
la Seine et la Tamise saluent et honorent
la vieille dame qui revient régner.
Contente dans le royaume, entre les îles et les montagnes,
elle ne menace que le front des tyrans ;
Partout où un tyran frappe,
ses fils surgiront par terre et par mer.
Sortez d’Italie, sortez maintenant !
Sors d’Italie, sors, ô étranger !
Sur ce site vous trouverez le texte en italien et en allemand :
https://lyricstranslate.com/fr/inno-di-garibaldi-hymne-garibaldi.html
En 1977, Ettore Scola (on se souvient de son fameux Affreux, sales et méchants, en 1976) sort Une journée particulière, avec Marcello Mastroianni et Sophia Loren, dans lequel les deux fascismes italien et allemand sont unis… faisant résonner ironiquement un vers de cet hymne immonde : « Le bâton allemand ne dompte pas l’Italie ! »
Viva la rivoluzione !