Etre une femme


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En 1981, Michel Sardou commet Etre une femme.
On se l’écoute et on en parle. Allez, courage !
Michel Sardou « Etre une femme » | Archive INA – YouTube
Au-delà du clip ridicule, c’est le contenu de la chanson qui nous intéresse.
Sardou ne parle pas des « femmes », mais des travailleuses. En fait, il glorifie le capitalisme et l’esclavage salarié. Pour celui-ci, l’important c’est que le boulot soit fait et bien fait. Par une femme, un homme ou un enfant, un blanc, un noir, avec ou sans-pap’… peu importe, l’important c’est le profit qu’il tire de l’exploitation de notre force de travail.
Ensuite, Sardou adore les métiers de répression, surtout s’ils sont assumés par des femmes : patronne, flique, militaire, matonne, banquière, contremaîtresse, politicienne, etc.
Enfin, MS épouse toutes les valeurs de cette société de merde et « sans complexe » passe d’un cliché à l’autre.
Sardou n’est pas simplement bête il est surtout dangereux. Pas étonnant que des milliers d’esclaves l’aiment ! Pas étonnant que les féministes ne le critiquent que du bout des seins, parce que, fondamentalement, elles veulent dominer elles aussi, comme les « hommes »… sauf que les flics, militaires, matons, banquiers, contremaîtres, politiciens, etc., ne sont pas des hommes, mais des salauds !

En 2010, Sardou se pose en donneur de leçons, avec une chanson éponyme, qui se veut intelligente et un clip encore plus macho que celui de 1981… mais, once again, que vont répondre fondamentalement les féministes à sa question : êtes-vous plus heureuses ?
Mais, allons plus loin, la société est-elle plus humaine en 2010 qu’en 1980? Le fait que les femmes soient patronnes améliore-t-il le sort des ouvriers et ouvrières?
Décidément, il y a encore du boulot à faire avant que cette putride société ne disparaisse !
Mais Sardou n’est pas plus « facho » que d’autres qui se prétendent « à gôche » ! Son nationalisme, son sexisme et son racisme ne dépassent pas celui de beaucoup d’autres. Sardou participe, avec ses copains gauchos, au maintien de ce monde pourri jusqu’à l’os !
Camarades, passez vite à la rubrique Divers ou Analyses pour y respirer un autre air !


Paroles

Dans un voyage en absurdie
Que je fais lorsque je m’ennuie
J’ai imaginé sans complexe
Qu’un matin je changeais de sexe
Que je vivais l’étrange drame
D’être une femme
Femme des années 80
Mais femme jusqu’au bout des seins
Ayant réussi l’amalgame
De l’autorité et du charme
Femme des années 80
Moins Colombine qu’Arlequin
Sachant pianoter sur la gamme
Qui va du grand sourire aux larmes
Etre un P.D.G. en bas noir
sexy comme autrefois les stars
Etre un général d’infanterie
Rouler des patins aux conscrits
Enceinte jusqu’au fond des yeux
Qu’on a envie d’appeler monsieur
Etre un flic ou pompier d’service
Et donner le sein à mon fils
Femme cinéaste écrivain
A la fois poète et mannequin
Femme panthère sous sa pelisse
Etre femme banquière planquée en Suisse
Femme dévoreuse de minets
Femme directeur de cabinet
A la fois sensuelle et pudique
Et femme chirurgien esthétique
Une maîtresse Messaline
Et contremaîtresse à l’usine
Faire le matin les abattoirs
Et dans la soirée le trottoir
Femme et gardien de la paix
Chauffeur de car agent secret
Femme général d’aviation
Rouler des gamelles aux plantons
Etre un major de promotion
Parler six langues ceinture marron
Championne du monde des culturistes
Aimer Sissi impératrice
Enceinte jusqu’au fond des yeux
Qu’on a envie d’appeler monsieur
En robe du soir à talons plats
Qu’on voudrait bien appeler papa
Femme pilote de long-courrier
Mais femme à l’atour contrôlé
Galonnée jusqu’au porte-jarretelles
Et au stewart rouler des pelles
Maîtriser à fond le système
Accéder au pouvoir suprême
S’installer à la Présidence
Et de là faire bander la France
Femme et gardienne de prison
Chanteuse d’orchestre et franc-maçon
Une strip-teaseuse à temps perdu
Emmerdeuse comme on en fait plus
Femme conducteur d’autobus
Porte des halles vendeuse aux puces
Qu’on a envie d’appeler Georges
Mais qu’on aime bien sans soutien-gorge


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