Aux loups !


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Jean-Baptiste Clément a écrit nombre de chansons inoubliables : Le temps des cerises, en 1866, une version de Dansons la capucine, en 1868, La semaine sanglante, en 1871, Le capitaine « Au mur », en 1872, etc. Voir Vive la Commune, dans la rubrique Divers.

En 1884, il écrit Aux loups !, qu’il chantera pour la première fois devant des ardoisiers en grève, à Trélazé, dans la banlieue d’Angers, dans le Maine-et-Loire.

Le texte est terriblement actuel. Rien n’a changé de la misère du peuple et de l’arrogance de ses exploiteurs : « Il faut payer l’air qu’on respire/Payer, payer, toujours payer/On gruge comme sous l’empire/Le paysan et l’ouvrier/Et quand l’ouvrage manque/C’est du plomb qu’on nous flanque… Eh ohé les gens de chez nous/Au loup, au loup. »

Le Vive la sociale ! final de la chanson fait référence à la révolution sociale, la vraie, la seule… que les politiciens professionnels (léninistes principalement) ont confisquée, dénaturée, en nous vendant une révolution « politique », simple changement de personnel à la tête de l’Etat. Ceux-là veulent repeindre nos chaînes en rouge, alors que nous voulons nous en libérer totalement!

Nous retrouvons cette idée dans la formule révolutionnaire : Si tu veux la paix, prépare la guerre sociale !

Nous n’avons trouvé qu’une seule trace sur internet de cette chanson. Elle provient du spectacle Angers en chansons donné à Angers, le 7 novembre 2004, avec une mélodie quelque peu adaptée. A partir de la 27ème minute :


Paroles

Avec sa neige froide et blanche
La terre est d’un pâle de mort
Le loup tortillant de la hanche
Fait la chasse au gibier qui dort
Vite un bon feu de paille
Ou gare à la volaille
Eh ohé les gens de chez nous
Aux loups, aux loups

Nous sommes sous la République
Mais tout est encore à changer
On fait beaucoup de politique
Et nous n’avons pas à manger
Tout ça, c’est pas nature
Et le peuple murmure
Eh ohé les gens de chez nous
Aux loups, aux loups

Plus de piquette dans la cruche
Plus de laine pour les fuseaux
Plus de farine dans la huche
Plus de chanson pour les berceaux
Si triste est la demeure
Que la marmaille en pleure
Eh ohé les gens de chez nous
Aux loups, aux loups

Il faut payer l’air qu’on respire
Payer, payer, toujours payer
On gruge comme sous l’empire
Le paysan et l’ouvrier
Et quand l’ouvrage manque
C’est du plomb qu’on nous flanque
Eh ohé les gens de chez nous
Aux loups, aux loups

La haute clique fraternise
On conspire au Palais Bourbon
Et le peuple qu’on tyrannise
Sert encore de chair à canon
Nous pleurons la misère
Et l’on parle de guerre
Eh ohé les gens de chez nous
Aux loups, aux loups

Il est visible que les traîtres
Qui pressurent les pauvres gens
Nous préparent de nouveaux maîtres
Pour nous reculer de cent ans
On bat la générale
Vive la sociale
Eh ohé les gens de chez nous
Aux loups, aux loups


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