Du poète et chanteur Allain Leprest, nous avons retenu trois chansons.
La première, Je ne te salue pas, écrite en 1987, est un crachat aux mensonges répétés durant notre enfance à propos d’un dieu quelconque. Voir Beau comme une église qui brûle, dans la rubrique Divers.
La deuxième, SDF, écrite en 1998, refuse de s’habituer au carnage quotidien que nous subissons. Les sans-abris, sans chez-soi, sont trop nombreux et nous ne croyons pas que ce soit une fatalité. Nous vous proposons une version originale, chantée par le groupe Les Dépossédés, de Bordeaux :
Voir Sans abri, dans la rubrique Divers.
Enfin, avant de nous quitter Allain a écrit, comme ça, sur le bord d’une table, en 2008, 14-18, chantée ici par Jehan, que le site antiwarsongs.org nous propose, y compris le texte :
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=fr&id=51093
Paroles
Je ne te salue pas
Je ne te salue pas
Toi qui vis dans les cieux
Athée, j’habite en bas
De ton toit prétentieux
Au milieu des charniers
Avec tes dobermans
Je ne te salue pas
Toi qui te crois mon Dieu
Je ne te salue pas
Toi qui vis dans les cieux
Pacha, mauvais sherpa
Coupeur de bites en deux
P.D.G. des nuages
Vendeur de faux voyages
Dealer de poudre aux yeux
Metteur de filles en cage
Je ne te salue pas
Toi qui te crois mon Dieu
Je ne te salue pas
Toi qui vis dans les cieux
Le monde, et pourquoi pas?
Un gosse aurait fait mieux
Eve aurait eu le droit
De faire des tartes aux pommes
Je ne te salue pas
Toi qui te crois mon Dieu
Je ne te salue pas
Toi qui vis dans les cieux
Quelque part en banlieue
Tes bourses à Washington
L’univers les oublie
Et Satan les pardonne
Je ne te salue pas
Toi qui te crois mon Dieu
Je ne te salue pas
Toi qui vis dans les cieux
A mon dernier repas
Pas « mon fils » ni « machin »
Un père, j’en ai d’jà un
Qui arrachait les clous
Quand on clouait mes poings
Je ne te salue pas
Toi qui te crois mon Dieu
Je ne te salue plus
Toi qui vis dans les nues
Epargne un peu le monde
Mais qu’au moins soient sauvés
Ceux qui savent leurs avés
Un pavé rouge et bleu
Dans la vitre des dieux
Se peut-il être sans clocher
Une insulte pour t’approcher?
SDF
J’aim’rais qu’ça cesse esse esse
D’être soldé dé dé
Sans un bénef ef ef
S.D.F.
Ce qui me blesse esse esse
C’est d’être cédé dé dé
Pour pas bézef ef ef
S.D.F.
J’ai rien en caisse aisse aisse
Rien à fonder der der
J’ai pas l’téleph eph eph
S.D.F.
J’ai pas d’adresse esse esse
Rien à garder der der
J’ai pas d’sous-chef ef ef
S.D.F.
On me rabaisse aisse aisse
On veut m’céder der der
En bas-relief ef ef
S.D.F.
La politesse esse esse
Rien à glander der der
J’dis ça en bref ef ef
S.D.F.
M’ame la Comtesse esse esse
Ne m’en gardez dez dez
Aucun grief ef ef
S.D.F.
J’ai trop d’paresse esse esse
Pour musarder der der
Dans votre fief ef ef
S.D.F.
Chacun sa messe esse esse
Et ses idées dées dées
Chacun sa nef ef ef
S.D.F.
C’est ainsi qu’naissent aissent aissent
Des Jésus des des des
Marie Joseph eph eph
S.D.F.
Pour qu’on s’redresse esse esse
C’est l’verbe aider der der
Qu’il faut qu’on s’greffe effe effe
S.D.F.
Allez j’vous laisse aisse aisse
J’vais jouer aux dés dés dés
Chez l’père Youssef ef ef
S.D.F.
Allez j’vous laisse aisse aisse
J’vais jouer aux dés dés dés
Chez l’père Youssef ef ef
S.D.F.