Gilberto Gil chante A Novidade (Une nouvelle), en 1993.
Le biais de cette chanson est vraiment très intéressant, la richesse et la pauvreté emmêlées, dans une danse mortelle : pas de richesse sans pauvreté.
On nous a habitués à côtoyer la misère sans s’émouvoir ! Voir Sans abri, dans la rubrique Analyses.
Cette société promeut la sensiblerie médiatique, contre notre réelle solidarité de lutte, de résistance, de communauté. Plutôt les super campagnes de pleurnicheries et les dons (déductibles des impôts !) que les piquets de grève où la solidarité est une nécessité, plutôt le carnaval de Rio que les Gilets jaunes… plutôt Neymar que les camarades en lutte au Brésil, contre la coupe du monde, en 2013. Voir absolument, à ce propos, Faites-nous rêver, dans la rubrique Analyses, qui parle justement des laissés pour compte (et ils sont nombreux !) qui n’acceptent plus leur sort…
Voir également Revolta, dans la rubrique Analyses, qui retrace l’épopée des Quilombos et la résistance de nos frères, au Brésil.
A Novidade a connu une immense popularité au Brésil, dès sa sortie.. et c’est tant mieux. Nous préférons nettement Gilberto Gil quand il pointe les contradictions cruelles de cette société pourrie que quand il devient ministre du mafieux Lula, au début de ce siècle !
Bref, régalons-nous avec cette saisissante fable, si bien chantée :
Paroles
A Novidade
A novidade veio dar a praia
Na qualidade rara de sereia
Metade o busto de uma deusa maia
Metade um grande rabo de baleia
A novidade era o maximo
Do paradoxo escondido na areia
Alguns a desejar seus beijos de deusa
Outros a desejar seu rabo pra ceia.
O mundo tão desigual
Tudo é tão desigual
De um lado esse carnaval
De outro a fome total
E a novidade que seria um sonho
O milagre risonho da sereia
Virava um pesadelo tão medonho
Ali naquela praia, ali na areia
A novidade era a guerra
Entre o feliz poeta
E o esfomeado
Estraçanlhando uma sereia bonita
Despedaçando o sonho
Pra cada lado.
Une nouvelle
Une nouvelle est arrivée par la plage
Sous la forme d’une sirène
A moitié, le buste d’une déesse maya
A moitié, une grande queue de baleine
La nouvelle était à l’apogée
Du paradoxe caché dans le sable
Certains à désirer ses baisers de déesse
Les autres à désirer sa queue pour souper
Un monde si inégal
Tout est si inégal
D’un coté le carnaval
De l’autre coté la faim totale
La nouvelle était un rêve
Le miracle souriant d’une sirène
Qui tourna au cauchemar épouvantable
Ici sur la plage, ici sur le sable
La nouvelle était une guerre
Entre des poètes heureux
Et des crèves la faim
Détruisant une sirène si belle
Découpant et dispersant le rêve
dans tout les sens.