A bas le travail ! 3- Le plat de résistance.


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Pour l’explication de notre démarche, voir A bas le travail! 1- L’apéro, dans la rubrique Divers.
Parmi les nombreuses chansons contre le travail que nous avons présentées, réécouter Bosser huit heures, de Trust, dans la rubrique Analyses, ne sera pas de trop!
Il y a beaucoup de chansons qui, malgré un côté sympa, ne font qu’égratigner l’idéologie servile, esclavagiste. On ne peut les présenter toutes. Pensons simplement à Travailler c’est trop dur, de Zachary Richard (1976), et Travailler plus, de Tryo (2008),
Concentrons-nous sur celles plus franchement critiques de l’esclavage salarié.
* Commençons par un poème de Victor Hugo, Melancholia, écrit en 1838, mais publié en 1856, dans le recueil Les contemplations, dont nous avons retenu deux strophes:

Voir, dans le même esprit, Fille d’ouvriers, de Jules Jouy, dans la rubrique Analyses.
Contre l’hugolâtrie délirante, à la mort de l’écrivain, une seule voix s’élève, celle de Paul Lafargue, alors en prison, qui, dans un petit pamphlet de 1885, La légende de Victor Hugo, remet les pendules à l’heure sociale. A lire ! Paul Lafargue est l’auteur du fameux Droit à la paresse (1880)… à relire, ainsi que d’une facétieuse brochure, La religion du Capital (1886)… à savourer ! De ce dernier opuscule nous vous avons extrait ceci : « Je ne prie point avec des paroles. Le travail est ma prière. Toute prière parlée dérangerait ma prière efficace qui est le travail, la seule prière qui plaise, parce qu’elle est la seule utile, la seule qui profite au Capital, la seule qui crée de la plus-value. »
* Sur ce site, nous puisons allègrement dans antiwarsongs.org, une mine de chants de lutte. Parmi beaucoup d’autres, nous en avons sélectionnés trois, sur ce thème anti-travail. Visitez ce site pour tout savoir sur ces trois perles.
– D’abord, la chanson extraordinaire de clarté, Andare, camminare, lavorare (Aller, marcher, travailler), que Piero Ciampi chante dès 1975.
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=58939&lang=fr
– Ensuite, Sciopero ! (Grève !), que Stormy Six chante dès 1972. Chant de lutte par excellence où notre mémoire de souffrances et de résistances est mise en avant :
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=9125&lang=it#agg21605
– Enfin, une chanson au titre terrible, Arbeit macht frei (il lavoro rende liberi – le travail rend libre), que le groupe AreA chante dès 1973 !
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=fr&id=322
Ce dernier trait contre la « valeur travail » utilise la provocation… mais de quoi parle-t-on ? At-on oublié que les millions de morts dans les camps, surtout en Russie et en Allemagne, sont morts à la tâche ! Ceci est un tabou parfait !
Cette chanson coup de poing est là pour nous rappeler que le capitalisme repose sur l’exploitation de l’homme par l’homme et que toute la société, partout dans le monde, tourne autour de cette servitude.

* Terminons ce plat de résistance, par le pendant à la semaine de travail, le week-end, l’autre face de notre asservissement, obligés que nous sommes de décompresser, de nous détendre… pour repartir du bon pied le lundi !
Toute l’industrie du divertissement repose sur ce chantage intrinsèque.
En 1977, The Clash chante 48 hours (48 heures), pointant ce petit moment de repos… mais… « Monday is coming like a jail on wheels » (lundi arrive à toute vitesse comme une prison) !


Paroles
Melancholia

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. (…)

Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil !
Progrès dont on demande : Où va-t-il ? Que veut-il ?
Qui brise la jeunesse en fleur ! Qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l’homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit,
Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !

Aller, marcher, travailler

Aller, marcher, travailler,
Aller l’épée à la main,
Bande de timides, d’inconscients, d’endettés, de désespérés.
Pas de découragement, allons, allons travailler,
Aller, marcher, travailler, du vin contre du pétrole,
Grande victoire, grande victoire, très grande victoire !
Aller, marcher, travailler,
Le sud rugit, le nord ne monte pas,
Pas de panique, la descente est par là,
Aller, marcher, travailler,
Fuyons vite, fuyons vite, fuyons vite !

Aller, marcher, travailler,
Les puissants tous sous clé,
Au chenil, les chiens avec les chiens ;
Les roses avec les roses, au jardin ;
Les chats dans les cours.
Aller, marcher, travailler,
Aller, marcher, travailler,
Allez, travailler !

Et quel est ce feu ?
Pompiers, pompiers, ponctuels, vous qui êtes sérieux,
Éteignez ces incendies dans les couvents, les âmes, les banques.
Aller, marcher, travailler,
Ces coffres-forts, quelle invention infernale, vive la richesse mobile !
Aller, marcher, travailler,
Aller, marcher, travailler,
Travailler, travailler !

Aller, marcher, travailler,
Le passé dans le tiroir fermé à clé,
Le futur dans la loterie pour espérer,
Le présent pour aimer,
Ce n’est pas le moment s’en aller.
Aller, marcher, travailler,
Aller, marcher, travailler,
Allez, travaillez !

Nourrissons le travail, allez ! Menez paître les agneaux
Parmi les hennissements des chevaux,
Tous surveillés par des troupes de bergers,
Aller, marcher, travailler,
Pas de peur, bleus, bleus, attaquer, attaquer, attaquez à coups de pied,
Le dimanche, tout le monde en colline à pédaler.
Travailler, pédaler, travailler,
Avec l’argent au restaurant, avec l’argent,
Avec pour les mariés, des souhaits tant tant tant tant!
Aller, marcher, travailler, la péninsule en auto,
Au mariage, tous en auto !

Allez ! La Péninsule au volant, cette belle péninsule est devenue un volant.
Aller, marcher, travailler,
ALLEZ TRAVAILLER À PIED !

Grève !

Ils ont fait la grève
À l’atelier de Portici
Quatre heures sans travailler
À protester afin de se faire payer.

Ils ont fait la grève
Contre l’horaire insupportable
Dix heurs de travail d’affilée
le directeur en voulait plus encore

Il faut faire grève !
Contre ce travail de chien
Grève !
Contre ce salaire de faim
On ne peut pas, on ne peut pas
Se tuer de fatigue ainsi !

Quatre heures de grève
À l’atelier de Portici
Quatre heures de temps
À parler, à jauger
À se faire écouter.

Quatre heures de grève
Mais le directeur n’est pas là
Quatre heures de temps
Pour porter plainte, pour faire venir
Les bersagliers.

Grève !
Contre un travail de chien
Grève !
Pour un salaire de faim
On ne peut pas, on ne peut pas
Se tuer de fatigue ainsi.

Le directeur dit : ce sont des brigands
Le directeur dit : ce sont des délinquants
Et pour les raisonner, monsieur le Major
Il faut frapper,
Il faut tirer !

Cinq heures de grève
Et cinq morts à l’atelier de Portici
Quatre heures à débattre
La cinquième à se faire tuer.

Grève !
Contre un travail de chien
Grève !
Pour un salaire de faim
On ne peut pas, on ne peut pas
Se tuer de fatigue ainsi.

Il faut faire la grève !
Contre un travail de chien
Grève !
Pour un salaire de faim
On ne peut pas, on ne peut pas
Se tuer de fatigue ainsi.

Le travail rend libre

Dans tes misères
tu reconnaîtras
la signification
d’Arbeit macht frei.

La pénible économie
la quotidienne humilité
te poussent toujours
vers l’Arbeit macht frei.

La conscience
chaque fois plus
te fera connaître
ce qu’est Arbeit macht frei.

48 hours

Friday or Saturday, what does that mean?
Short space of time needs a heavy scene
Monday is coming like a jail on wheels

Forty-eight hours needs forty-eight
Forty-eight hours needs forty-eight
Forty-eight hours needs forty-eight
Thrills
Forty-eight thrills

So tell me an’ I’ll take the tube
You know a girl, yeah well she’s bound to be rude
Can’t get nothing at the places I’ve been

Forty-eight hours needs forty-eight
Forty-eight hours needs forty-eight
Forty-eight hours needs forty-eight
Thrills
Thrills

I’ve combed this town from top to bottom
Try to get around but my legs are broken
Every time I miss it ’cause I ain’t got a ticket

Forty-eight hours needs forty-eight
Forty-eight hours needs forty-eight
Forty-eight hours needs forty-eight
Thrills
The forty-eight thrills
Cheap thrills
Any kind of thrill
Kicking for kicks

Forty-eight hours needs forty-eight
Forty-eight hours needs forty-eight
Forty-eight hours needs forty-eight
Thrills

Traduction approximative :

48 heures

Vendredi ou samedi, qu’est-ce que cela signifie ?
Un court laps de temps a besoin d’une scène lourde
Le lundi arrive à toute vitesse comme une prison

Quarante-huit heures ont besoin de quarante-huit
Quarante-huit heures, ont besoin de quarante-huit
Quarante-huit heures, ont besoin de quarante-huit
Frissons
Quarante-huit frissons
Alors dis-moi et je prendrai le métro
Tu connais une fille, ouais, eh bien elle est forcément grossière
Je ne peux rien obtenir dans les endroits où j’ai été

Quarante-huit heures ont besoin de quarante-huit
Quarante-huit heures, ont besoin de quarante-huit
Quarante-huit heures, ont besoin de quarante-huit
Frissons
Quarante-huit frissons

J’ai parcouru cette ville de fond en comble
J’essaie de me déplacer mais mes jambes sont cassées
A chaque fois, je rate mon coup parce que je n’ai pas de billet

Quarante-huit heures ont besoin de quarante-huit
Quarante-huit heures, ont besoin de quarante-huit
Quarante-huit heures, ont besoin de quarante-huit
Frissons
Quarante-huit frissons
Frissons bon marché
Tout type de frisson
Des coups de pied pour des coups de pied

Quarante-huit heures ont besoin de quarante-huit
Quarante-huit heures, ont besoin de quarante-huit
Quarante-huit heures, ont besoin de quarante-huit
Frissons
Quarante-huit frissons

 


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