Le fric


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Eric Mie crée cette chanson, en 1999. On la retrouve, en 2002, sur l’album Des cailloux dans les poches, avec son compère Félix Lobo.
Nous avons souvent critiqué le monde de l’argent sur ce site. Voir, notamment, Lo que puede el dinero, dans la rubrique Analyses.
La critique à l’argent et son monde, le capitalisme, que charrie Le fric est puissante. Le texte est à lire et méditer. Quelle clarté ! « Pour ces démocraties conformes à ses idées de proxénète ! »
Nous sommes tellement noyés dans l’idéologie démocratique que rares sont les chanteurs qui s’y opposent. On a l’impression, en écoutant Le fric, ou en en lisant les paroles, qu’un voile tombe, ce qui nous rend plus clairvoyants, moins dupes ! Hé oui, in Gold we trust !
Et l’humour de Lobo & Mie fait passer le message aisément :
https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?q=Lobo+%26+Mie&mid=3E05E098247D455288693E05E098247D45528869&FORM=VIRE
On réécoutera avec plaisir le Money de Pink Floyd (1972)…
L’argent est, avec le sexe, le mot le plus décliné en argot : le flouze, l’artiche, l’oseille, pas un radis, le blé, les ronds, le pèze, les lovés (en langue rom), les sous, les sous-sous, les pépètes, la ferraille, la mitraille (la petite monnaie), la joncaille, se faire des couilles en jonc, les biftons, les fafiots, les picaillons, les balles, le pognon, pété de tunes, la maille, la braise (mais aussi la fraîche !), en avoir, être sans un, fauché, pas un kopeck, ratissé, douiller, raquer, un linvé, un pascal, du beurre (dans les épinards !), de l’auber, la galette, la mornifle, sans un flèche (au masculin), le grisbi, le carbure, le pain de fesse, une brique, des patates, des boules, plein aux as, friqué, la galette, etc., etc.


Paroles

Le fric
On a fabriqué des églises, des grands palais, des cours d’assises Pour lui
On a dessiné des frontières et rangé la paix aux vestiaires Pour lui
On a façonné un mur entre les ventres creux et les gros ventres Pour lui
La bonté n’est plus qu’une enclave, un fœtus, un futur esclave Pour lui

Lui que l’on prie tous à genoux, à qui l’on offre tant de vies
Commandant au dessus de nous les manettes de nos envies
Le Dieu, le seul, le vrai, l’unique : LE FRIC !

Tout le monde reprend en chœur l’air du travail à contre cœur Pour lui
On se fait voleur, pute ou pire, on marchande tous nos soupirs Pour lui
Asservis, aveugles et muets, devant ces misères créées Pour lui
On se dégonfle, on s’accroupit en renonçant à l’utopie Pour lui

Lui le magicien qui transforme les chefs d’Etat en marionnettes
Pour ces démocraties conformes à ses idées de proxénète
Le Dieu, le seul, le vrai, l’unique : LE FRIC !

On a violé Dame Nature, anéanti notre futur Pour lui
On a rendu folles les vaches qui sans le savoir s’entre-mâchent Pour lui
Ô philosophie du profit, l’oxygène se raréfie Pour lui
On va crever avec le monde, noyés sous notre merde immonde Pour lui

Lui qui est au-dessus de tout, du paradis et de l’enfer
Qui a fait d’Allah son toutou, de Jésus sa bonne à tout faire
Le Dieu, le seul, le vrai, l’unique : LE FRIC !
Le Dieu, le seul, le vrai, l’unique : LE FRIC !


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