La famille de musiciens Fanfant est célèbre en Guadeloupe, depuis trois générations. En 1974, Guy et Monique Fanfant fondent le groupe Fair Nick Stars… qui compose Arrête mal palé, en 1978. Cette chanson sympathique, gentille, dénonce, sans haine, un racisme constant.
Arrête mal palé n’est pas à proprement parlé un chant de lutte, mais au moment où nous écrivons ce texte, ça pète, entre autres, aux Etats-Unis et en Colombie, contre les violences policières… il semble que notre classe sociale en ait marre de se faire « tirer comme des lapins », comme disait Trotsky, en parlant des insurgés de Kronstadt, qu’en bon flic, il a fait massacrer, en 1921.
Arrête mal palé est écrit en créole, savoureuse langue rassemblant plusieurs parlers des esclaves venus d’Afrique, de différentes langues natales, et le français du 16-17ème siècle.
Nous n’avons pas trouvé les paroles de cette chanson sur internet (avis aux lecteurs avisés !) mais on peut en saisir quelques-unes. A un moment la chanson dit : « Tous logés à la même enseigne. » C’est à voir ! Se rend-on compte, nous occidentaux, du racisme au quotidien, que nos frères de couleur subissent ? Rappelons-nous la phrase de Pierre Perret, dans Lily (1977) à propos des immigrés « qui venaient tous, de leur plein gré, vider les poubelles à Paris ». Voir aussi Lettre à la République dans la rubrique Analyses.
Il ne s’agit pas de faire dans le misérabilisme, mais le capitalisme demeure raciste et sexiste. Dans son immense souplesse, le capital a créé l’antiracisme… qui, pour survivre et nous diviser, dévier la lutte de classe vers une lutte « de race »… a besoin du racisme !
Una faccia, una raza… mais aussi une seule classe sociale, mondiale, qui souffre et se bat, et le chante !
Ecoutons Arrête mal palé et n’hésitons pas à danser !